La Parole à … Lionel Bénichou

« Nous sommes arrivés au château en
1963, les chauves souris étaient
déjà là. Nous étions inquiets à propos
du guano, du fait que nos enfants
jouaient souvent dans le grenier.
Ils aimaient à taquiner avec un bâton
ces drôles de bestioles rassemblées en
essaim.

Dans les années 70, nous avons
contacté une association nationale de
chiroptérologues pour leur demander
s’il était possible de déplacer les
chauve-souris vers un bâtiment
non habité. Deux personnes se sont
déplacées, nous ont renseigné sur
l’écologie des maîtresses de la nuit.
Et plus tard un courrier nous rappelait
que « les chauves souris ne vivent pas
chez vous mais c’est vous qui vivez
chez les chauves-souris. » !!!!

En clair, le déplacement était impossible. Puis par l’intermédiaire de la
SEPANSO, dont je faisais parti à l’époque, j’ai pris contact avec Pascal Arlot
alors chargé de missions au CREN Aquitaine.
Il m’a confirmé l’impossibilité de déplacer les mammifères mais m’a proposé
de m’engager en faveur de la protection de la colonie en échange d’un
nettoyage régulier du guano et un suivi de la population effectués par le
CREN ».
Une convention a donc été signée en 2001 entre les propriétaires du
château, le CREN et en partenariat avec le Groupe Chiroptères Aquitaine
qui récolte toutes les données concernant les chauves-souris en région ;
une bâche a été installée au sol de manière à faciliter le ramassage du
guano.

Par ailleurs, le château, inclus au sein d’une vaste zone dénommée
« Château d’Orthez et bords du gave » a été proposé comme Site d’Intérêt
Communautaire en mars 2003 en vue de la conservation des colonies de
chauves-souris.
D’autres espèces de chauves-souris (grand rhinolophe, sérotine commune,
pipistrelle commune) fréquentent également le château et ses
dépendances. Ainsi le moulin en accueillait régulièrement ; détruit voilà 2
ans par une tempête, il a été reconstruit en espérant qu’elles trouveront
l’habitat à leur goût.

M. Bénichou est ravi de ce partenariat. Foncièrement engagé, il ne vendra
sa propriété qu’à quelqu’un lui assurant sa volonté de laisser les locataires
du grenier vivre leurs folles nuits d’été.

A notre tour, nous lui adressons nos vifs remerciements pour son
engagement qui permet de sauvegarder cette belle colonie.