Le Grand Murin est une
chauve-souris de grande taille,
qui apprécie les paysages
associant milieux ouverts et
boisements. Il utilise
fréquemment les combles de
bâtiments (églises,
granges) ou
les grottes comme
gîtes
d’été,
où il se regroupe en
importantes colonies de mise-bas
et
d’élevage des jeunes. A la
saison
froide, il occupe plutôt des
grottes,
mines, caves ou
anfractuosités pour
hiberner.
Il se nourrit principalement de
coléoptères (carabes, bousiers), en vol, ou de sauterelles, grillons
ou
araignées capturés au sol.
Le Grand Murin est aujourd’hui une
espèce vulnérable en France où il
est protégé comme toutes les
espèces de chauves-souris. Quasi
menacé à l’échelle mondiale, il est
inscrit à l’annexe II de la Directive
européenne « Faune-Flore-
Habitats » de 1992.
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De nombreuses péripéties
En 1985, une colonie de Grands Murins d'importance majeure était
répertoriée dans les combles de l’église d’Escoubès dans le nord-est du
Béarn (gîte de mise-bas et d'élevage des jeunes). Jusqu’à 1 200 individus
avaient été recensés ! Cette colonie alternait les saisons de reproduction
avec un site situé dans l’Eglise de Lasclaveries toute proche. Après la
fermeture de ce site, les Grands Murins s’installèrent définitivement à
Escoubès. Afin de préserver cette colonie, le CREN Aquitaine et la
commune avaient signé une convention en 1995.
Dès lors, des aménagements furent réalisés afin de concilier l’utilisation du
bâtiment par les paroissiaux et les chauves-souris. Hélas, celles-ci ont peu
après quitté les lieux sans laisser d'adresse.
En 2003, le Groupe Chiroptères Aquitaine (GCA) récemment constitué,
propose à la DIREN Aquitaine un inventaire des chauves-souris des
bâtiments du nord-est du Béarn, pour améliorer les connaissances sur les
espèces de ce secteur et mieux appréhender la situation locale du Grand
Murin. Cette même année, des traces de passage de la colonie sont
retrouvées dans l’école voisine de Taron-Sadirac-Viellenave, à 10 km de
l’église d’Escoubès. Mais les aménagements récents (réfection des toitures
et des combles, dépigeonnage) n’ont pas été favorables aux Grands
Murins, qui ont dû déserter les lieux.
Un heureux dénouement, mais des murins manquent à l’appel
En 2005, alors que l’ancienne colonie d’Escoubès demeurait
mystérieusement introuvable, un partenaire de longue date du CREN
(David Condotta, de la Communauté de Communes de Lembeye) évoquait
le sujet avec un habitant du canton. Heureux hasard, celui-ci hébergeait
depuis peu chez lui de nouveaux locataires ! Rapidement informés, le CREN
et le GCA confirment que ces 500 nouveaux occupants sont bien des
Grands Murins ; et qu'il s'agit probablement d'une partie de la colonie
d’Escoubès.
Le propriétaire des lieux, satisfait de cette cohabitation et du partenariat
proposé par le CREN et le GCA, signe en 2007 une convention pour la
préservation des chauves-souris installées dans ses bâtiments.
Souhaitons qu’aucun événement ne les déloge à nouveau et que les
efforts conjugués du GCA, du CREN et de leurs partenaires permettent de
retrouver le reste de la colonie d’Escoubès. |
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