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Le Sérapias en coeur est de retour !

Parmi les richesses naturelles que renferme la région Aquitaine dans le règne
végétal, la famille des orchidées en est une des plus remarquables avec près
de 70 espèces recensées.

Certaines d’entre elles bénéficient d’un statut de protection ou d’un niveau de
rareté élevé. Tel est le cas du Sérapias en cœur (Serapias cordigera) qui, à
l’échelle régionale, connaît une forte régression de ses stations. Ainsi, s’il est
encore présent dans le Médoc et dans les Pyrénées Atlantiques, voire dans le
sud des Landes, il a disparu de l’Entre-Deux-Mers, du Lot-et-Garonne et … de
la Dordogne.


Quelle ne fût donc pas notre surprise
lorsque début juin de cette année, nous
sommes contactés par Bernard Gerbeau qui
nous informe de la découverte du Serapias
cordigera
sur la commune de Montpon-
Ménestérol.

Au vu des photos envoyées, aucun doute
possible : labelles pourpres, élargis en
forme de cœur, pilosité pourpre et dense…,
il s’agit bien du Sérapias en cœur !

En parcourant l’ensemble de la parcelle, ce
sont près de 600 pieds fleuris du Sérapias
en cœur qui s’offrent ainsi à nos regards
émerveillés, accompagnés cà et là du
Sérapias langue (Serapias lingua) et de
l’Orchis bouffon (Orchis morio) en fruits.

Sur le côté de la parcelle, deux
habitations neuves se dressent, l’une en
construction, l’autre habitée.

Serapias cordigera


Nous expliquons notre présence et faisons partager cette découverte aux
propriétaires voisins, loin de se douter de la rareté de cette orchidée sous
leurs yeux. En effet, la dernière station connue en périphérie de Bergerac,
découverte par Pamela Labatut, a disparu sous une dalle de béton ou sous
des remblais pour laisser place à une habitation … au milieu des années 90.

C’est ensuite au propriétaire de la parcelle de nous rejoindre et d’observer
avec nous les sérapias et de (re)découvrir la richesse biologique de sa
parcelle, ancienne vigne qu’il entretient en partie par girobroyage. Informé
de la présence de ce joyau biologique, il reste à espérer que la parcelle ne
subisse pas de mutation qui mettrait à mal la redécouverte de cette
espèce en Périgord.

 

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